Nord parisien

Publié le par Zuxi

Après un long moment sans récit, me voilà reparti en navigation : Saint-Cyr, Pontoise, Le Plessis Belleville (touché), Compiègne (touché), Beauvais, Pontoise, Saint-Cyr. Prévu depuis Noël et maintes fois reporté, ce tour au nord de Paris a enfin pu avoir lieu malgré une météo assez mauvaise : nuages, passages de pluie, fort vent du sud.

Olivier, instructeur récemment arrivé au club devra me supporter pour ce vol. La tour est fermée ce Samedi, mais on entend les autres avions s'annoncer en 29. Nous allons donc nous aligner en 29 gauche après nos essais moteurs, et on met les gaz !

Manche dans le vent, du pied de l'autre côté, 100 km/h, on monte. Passant la sortie Nord, j'affiche la fréquence de Pontoise. Cap au nord, aidés par le VOR, on zigzague pour éviter de survoler les habitations. Ne vérifiant pas assez notre position sur la carte au 250 000ème, je ne fait pas assez attention et on se retrouve au dessus d'une forêt. Oups, on est à la limite limite de la classe A de Paris. Nous effectuons alors un virage marqué vers la gauche pour revenir dans des espaces plus accueillants pour notre DR400.  Il n'y a pas grand monde sur la fréquence de Pontoise et nous sommes autorisés à transiter par le VOR pour aller directement vers le Plessis. Sympa mais zut, j'avais préparé la navigation en tenant compte des points d'entrée et de sortie de la CTR. Tant pis, s'aidant du VOR et des nombreuses villes alentour, on arrive à connaitre notre position. Traversant ainsi le Nord parisien, on aperçoit les montagnes russes du Parc Astérix glisser sous notre aile droite, puis la Mer de Sable. Cherchant le terrain du Plessis, l'instructeur avisé me donne un coup de main : "il est sur notre droite".

Intégration en vent arrière après une verticale terrain, on double un Cessa en montée initiale. La piste est étroite et la météo venteuse : il s'agit de bien tenir l'axe. Pas de problème, mais le décrabage est insuffisant. On touche, plein gaz ! Vite il faut couper la réchauffe carburateur pour récupérer quelques précieux tours afin de pouvoir redécoller (la piste est courte). Olivier s'occupe quant à lui de rentrer les volets. Après avoir repris l'air, on effectue un virage à droite, nous dirigeant vers le point "Sierra Echo", qui nous permettra de traverser la classe A de la base militaire de Creil. Olivier avec son GPS, moi avec ma carte, nous arrivons à trouver ce point assez précisément.

Contactant l'approche de Creil (active : tiens, les militaires travaillent le week-end ?), nous transitons vers "Novembre Echo", survolant la RN324. Les contrôleurs nous autorisent à quitter la fréquence et à mettre le cap sur Compiègne avant même que nous ayons quitté leur espace, nous permettant de gagner du temps. Le terrain de Compiègne est rapidement en vue, avec sa piste en herbe relativement longue. Nous nous intégrons et touchons sans trop de problème, le vent étant ici dans l'axe de piste, plein face.

Remontant à 1500ft, nous nous dirigeons désormais vers le VOR de l'aéroport de Beauvais, en évitant d'empiéter sur la TMA de Creil. Nous prenons l'ATIS et passons sur la fréquence de l'approche. Ca parle anglais sur la fréquence (Ryanair oblige) mais j'arrive à placer mon message en français, misérable élève pilote de DR400 que je suis. Nous sommes autorisés à transiter par leur VOR, situé dans l'axe de l'une des pistes. Mettant ensuite le cap vers Pontoise (il s'agit maintenant de rentrer), un autre DR400 arrive sur la fréquence, venant du sud (là où nous allons). Le contrôleur nous informe chacun de la position de l'autre de façon régulière "F-ZU, un DR400 en rapprochement sens contraire dans vos une heure deux cents pieds plus bas". Olivier arrive à apercevoir l'avion en question, pas de problème il est loin.

Arrivant vers Pontoise, Beauvais nous dit au revoir et nous fait passer avec eux. Re-bonjour Pontoise, on aimerait bien rentrer à Saint-Cyr. Il y a cette fois pas mal de monde sur la fréquence, dont quelques avions en exercice d'encadrement à 1500ft, notre altitude actuelle. Le contrôleur nous demande si l'on peut monter à 2000ft. Faisant part d'une bonté sans limite, nous montons pour ne pas gêner tout le monde. Nous passons le lac marquant le point Sierra, et Pontoise nous fait quitter la fréquence.

Même jeu de zigzagues qu'à l'aller (mais cette fois ci sans mordre la classe A), et nous voici en terrain connu. Arrivant au dessus des bois puis des serres, on s'intègre en vent arrière 29, devant un P2002. Il y a toujours beaucoup de vent : on se fait tellement déporter que je perds le grand canal de vue (masqué par les arbres). La finale est quant à elle intéressante, avec du vent plein travers. Ca secoue pas mal et l'avion a manifestement envie de faire ce qu'il veut, l'aile gauche se soulevant d'un coup. Manche à fond à gauche pour revenir à plat et tenir l'axe de piste, il faut plusieurs secondes pour que l'aile gauche daigne enfin reprendre sa position initiale. Après quelques secondes, l'aile droite se soulève à son tour, heureusement de façon très brève.

Dans un avion de ligne, on aurait peut-être entendu "windshear, windshear !". Toujours est-il que 1h45 de vol, un transit de zone militaire et 4 codes transpondeur plus tard, nous voici au parking.
Ouf, on peut souffler un peu !

Publié dans Récits

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