Grande nav solo

Publié le par Zuxi

Après un long silence, voici une nouvelle vague de récits de vols passés. Ici, la grande nav solo.

 

Au programme, Saint-Cyr => Blois => Mortagne => Saint-Cyr. La météo est correcte, et le vol après la sortie Ouest est extrêmement calme. Arrivant vers le VOR d'Epernon à 2000ft, je guette le Flarm récemment installé. En effet, ma route doit m'emmener entre Bailleau et Chartres et vu la météo, les vélivoles doivent être de sortie.

 

N'apercevant pourtant aucun oiseau blanc, je me prépare à contacter Châteaudun. Après une tentative d'appel, il se trouve que les zones sont inactives, et le répondeur automatique m'invite à changer de fréquence pour l'auto-information. Je m'annonce donc à cinq minutes de la verticale du terrain (fermé) et de son VOR. Un autre avion en provenance de Toussus s'annonce lui-aussi à cinq minutes de la verticale. Méfiance !

 

Alors que j'arrive à la verticale, j'aperçois l'autre avion qui a du me doubler. Je mets le cap vers Blois, en changeant le radial du VOR du DR400. Maintenant, il s'agit de trouver le terrain de Blois, qui n'est pas vraiment à côté de la ville, mais est au milieu de nulle part. Le temps passe, et l'heure estimée d'arrivée à Blois arrive. Zut, toujours pas trouvé le terrain. Après un petit moment de doute, je vois un des avions en tour de piste. Ouf ! Je le regarde évoluer, puis je regarde le sol : voilà le terrain !

 

Je m'intègre dans le circuit et fait un complet sur la piste en dur. Je me dirige vers le parking, et en descendant de l'avion je peux constater qu'ici aussi les planeurs sont de sortie ! Il y a du monde sur le terrain, et sa pousse les machines. Je me dirige vers le club-house dont la porte est grande ouverte, avec mon carnet de vol sous le bras. Un membre du club met gentiment un coup de tampon dessus, et après avoir discuté deux minutes, je retourne à l'avion. L'ayant garé comme j'ai pu avec la place qu'il me restait, je préfère le décaler un peu à la main avant de repartir pour ne pas risquer de rouler sur un éclairage qui borde le parking. Un monsieur sympa descendant tout juste de son avion vient me filer un coup de main.

"Hop, voilà, ça devrait aller". Après l'avoir remercié, je remonte dans le XI et met en route. Prochain arrêt : Mortagne !

 

Je tente de respecter à la lettre la route que j'avais prévue, mais le vent me rend la tâche un peu compliquée. Néanmoins, à l'aide de ma carte et de ma mémoire (car j'avais déjà rôdé dans le coin avec Arnaud) je peux corriger ma trajectoire comme il le faut. Je m'annonce à 3 minutes du terrain sur 123.5 alors que j'ai la ville en visuel. Il y a beaucoup de monde sur la fréquence, mais personne pour Mortagne.

Après une verticale terrain, je suis seul dans le circuit et je m'intègre en début de vent arrière. Mon atterrissage se passe sans problème particulier, et je remonte une partie de la piste pour accéder à l'unique taxiway du terrain. Aucun avion sorti au parking, hangar fermé. Bon.

Descendant de l'avion, je me dirige vers le club house dans l'espoir d'obtenir un coup de tampon. Malheureusement la porte est fermée et il fait tout noir à l'intérieur. Insistant un peu, je fais le tour et trouve une autre porte à l'arrière du bâtiment. Mais celle-ci est elle aussi fermée par un code. Tant pis, l'escale aura été courte !

 

Une fois de retour dans l'avion, je déroule ma check-list de mise en route. Appuyant sur le starter, le moteur tousse mais n'a toujours pas démarré après quelques secondes. Je veux l'aider un peu en injectant à l'aide de la manette des gaz. Erreur fatale ! Après quelques injections, le doigt toujours appuyé sur le starter, le moteur ne fait plus son toussotement habituel, mais un bruit un peu différent. Oups.

Je relâche le starter, qui ne doit pas être maintenu appuyé trop longtemps. Bon, réfléchissons. Je balaye le cockpit des yeux et relis ma checklist. Non, décidemment je n'ai rien oublié. Bon, je vais retenter de démarrer. Starter ! Le même bruit inhabituel revient, et après quelques secondes je relâche le stater, un peu tendu. Je suis à Mortagne, l'instructeur n'est pas là à ma droite et il n'y a personne sur le terrain. Petit moment de solitude.

 

J'insiste, décidant de faire une troisième tentative. Je revérifie tous les items de la checklist puis je represse le starter en respirant un grand coup. Bruit bizarre, bruit bizarre, "allez !", PET, PET, PET, VRAOOOOOOOOOOUM ! Alléluia !

 Après ces quelques déboires je peux redécoller, direction Saint-Cyr !

 

Passant la Ferté Vidame et la base désaffectée de Senonches, je ne cesse de surveiller les instruments moteur. Il a bien voulu démarrer, mais il ne faudrait pas qu'il me lâche en route ! Je m'annonce à Dreux, passe la verticale puis suis l'autoroute. Me voici à l'entrée Ouest, puis en vent arrière 29. Atterrissage, léger soulagement une fois au sol : le moteur a tenu.

 

Au parking, Arnaud est là en train de discuter avec un membre du club. Après une brève explication, l'instructeur-qui-sait-tout m'éclaire : j'ai simplement noyé le moteur. Après un peu de temps, l'essence en trop s'est complètement volatilisée et le moteur a pu repartir.

 

Moralité : un moteur ne sait pas nager. Un peu d'essence = vroum, trop d'essence = glouglou.

Publié dans Récits

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