Eté aéro acte II - Stage de planeur /2

Publié le par Zuxi

Le deuxième jour arrive Stagiaire 6, 26ans, lui-aussi pilote avion à Saint-Cyr, mais à l'aéroclub de Courbevoie. En attendant notre tour, assis à la table disposée près des pistes ou dans les golfettes, on échange des histoires de vols, et nos impressions en planeur. Tout en bavardant, on s'occupe de la planche, sur laquelle on note les immatriculations des planeurs qui partent, les pilotes, et les heures de décollage et d'atterrissage. Ceux qui sont assis dans la golfette radio (une des deux golfette est équipée d'une VHF) peuvent suivre les discussions entre planeurs en vol, et fait office de contrôle aérien pour les quelques avions s'annonçant en en transit au dessus du terrain.
 - F-XXXX bonjour, DR400 en provenance de xxxxxx à destination de xxxxxx en transit par Bailleau.
 - F-XX de starter Bailleau bonjour, pour information, trois planeurs en vol local actuellement.
 - C'est bien pris, on fait attention, merci, F-XX.

De temps à autre, on va aider au décollage des planeurs, et quand vient notre tour, on passe la planche à quelqu'un d'autre, et on va près du planeur enfiler notre parachute et nous installer dans le cockpit.
Je privilégierai ici le récit du stage plus que le récit des vols, afin d'éviter de tomber dans la répétition. En effet, si chaque vol est unique, le programme est néanmoins plus ou moins le même : maniabilité, spirales....

Je commence tout doucement à m'occuper des atterrissages. Les aérofreins m'ont au début surpris : sur l'ASK-13, ils n'ont pas de verrouillage : il faut les tenir à la main ! On s'approche, on s'approche, et PLAFFFFFFFFFFFFFFFF, l'herbe tape sous nos pieds à 100km/h ! On tient la bête horizontale, puis une aile finit par toucher. Heureusement entre temps, la vitesse a chutée, ce qui nous évite un cheval de bois. Une golfette, telle une Ferrari, fonce vers nous de toute la puissance de son moteur (elle ne dépasse pas 30km/h). Hop, on remonte la piste, et je rejoins les autres près de la table ou dans l'herbe, mon instructeur se préparant à repartir avec un autre élève.

Le troisième jour, alors que la canicule fait rage, les attentes en plein soleil sont ravitaillée par eau (on se relaye pour aller successivement chercher de l'eau dans la cuisine du club house). Ce troisième jour est le jour des VI, les Vols d'Initiation. Des gens des villages alentour (une dizaine de personnes) arrivent donc sur les pistes, et font chacun un vol d'une demi-heure. Vers la fin de journée, une Corvette vient se garer au parking du club House. Un homme en descend. Il se présente comme étant instructeur avion et hélicoptère, et dirigeant une école d'hélicoptère à Toussus, voulant se remettre au planeur. Il a en tout cas une belle voiture...... Il ne pourra malheureusement pas voler : les VI mobilisent (en plus de nous, misérables stagiaires) les planeurs et les instructeurs.

Le lendemain, quatrième jour, la météo s'annonce mauvaise, avec de nombreuses averses. En début d'après-midi, en tout cas, il fait beau. On décolle, donc. Cependant, rapidement après le largage du câble,  des nuages gris tout méchants commencent  à faire leur apparition au dessus de Chartres. On décide de les utiliser pour monter un peu, en s'en rapprochant. Là, on a appris trois choses :
1/ ils ne nous on été d'aucune utilité
2/ en faisant demi-tour vers le terrain, des nuages tout aussi gris et tout aussi méchants  arrivaient au-dessus des pistes.
3/ la prévision météo peut avoir raison.

"Merde !"

On se dépêche de rentrer, et en vent arrière déjà des goutes de pluie commencent à tomber sur la verrière. En finale, on s'aperçoit que les autres planeurs on déjà tous été à peu près rangés. Dès l'arrêt du planeur, tout le monde cours vers nous pour nous aider à l'amener à l'abri. Bon, et ben les vols ont l'air finis pour aujourd'hui. Quelques minutes plus tard, éclaircie, et on ressort alors les machines. Soudain, un bruit de pales se fait entendre : un Robinson R44 surgit de derrière les hangars et viens se poser entre le notre et celui du Groupe l'Air.






Notre homme de la veille en descend, toujours pour voler. Ce n'est malheureusement toujours pas le bon moment, car à peine est-il posé qu'il se remet à pleuvoir. Et rebelotte, on range les machines.
En fin d'après-midi, DRY nous emmène, moi et deux autres stagiaires en voiture au terrain de Chartres, pour voir des décollages au treuil. En effet, le terrain de Chartres en est équipé. Pendant ce temps, notre remorqueur décolle avec un ASK-21 du club, à bord duquel il y a Stagiaire 3 et un instructeur qualifié treuil, à destination de Chartres.

Arrivé sur place, on assiste aux décollages. Impressionnant. Imaginez une catapulte de porte-avion tirant un planeur de plus de vingt mètres d'envergures, qui tout de suite après décoller se met dans une position à cabrer presque verticale. Notre ASK-21 fait deux tours de pistes en treuillé, puis quelques gouttes tombent du ciel gris et menaçant. Notre sage remorqueur regarde en direction de Bailleau, et nous fait remarquer qu'un cumulonimbus s'en approche.

"Si on ne part pas tout de suite, je ne décolle pas et je laisse l'avion là."

C'est donc en courant que les Chartrais (je ne sais pas comment on dit) rangent leurs planeurs, et que nous attachons notre K-21 au Rallye que le remorqueur vient de démarrer. On les regarde décoller, puis on rentre nous aussi, en voiture. A notre arrivée, le planeur et le remorqueur sont déjà rangés : ils ont fait vite.

Le soir, on apprendra qu'ils ont atterri côte à côte sans se voir à cause du rideau de pluie qui s'abattait sur le terrain, en ne voyant la piste qu'a moitié.

"C'est la première fois que je fais une approche IFR. On aurait jamais du décoller", nous raconte le remorqueur. Mais ça ne le fait pas rire.
Il me semble qu'il a envoyé à la DGAC un rapport REC.

Comme quoi, le planeur et l'avion, c'est fun, mais il ne faut pas déconner avec la météo.

Publié dans Récits

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